Perspectives sur les tendances affectant la main-d'œuvre numérique au Canada atlantique

TechImpact et les employeurs locaux offrent des perspectives sur les tendances affectant la main-d'œuvre numérique 

Dans cette 1ière partie de la série en deux volets de TechImpact sur le marché des emplois technologiques au Canada atlantique, nous obtenons le point de vue de deux employeurs du Nouveau-Brunswick sur ce qui se passe dans leurs organisations. Dans la 2ième partie, nous invitons ces entreprises à partager leurs idées et leurs conseils sur la façon de se démarquer dans un marché serré. 

Les mises à pied font les manchettes dans le secteur de la technologie de pointe à l'échelle mondiale, mais ils ne racontent pas toute l'histoire. 

À titre d’exemple, un récent article de Business Insider intitulé 6 charts show that tech giants like Meta and Google have still grown like crazy even after layoffs, démontre bien que malgré les licenciements, les emplois sont en hausse. 

Comme on peut lire dans l’article : « Même si elles ont subi d'importantes réductions d'effectifs récemment, les grandes entreprises technologiques ont toujours des effectifs bien supérieurs à leurs niveaux d'avant la pandémie, reflétant une tendance qui a commencé bien avant que la pandémie ne dynamise leurs embauches ». 

Tous les rôles n’ont pas été affectés de la même manière. Un reportage intitulé Who is getting laid off in Canada’s tech industry?, publié le 20 février dans le Globe and Mail cite Roger Lee, le fondateur de Layoffs.FYI, une base de données en ligne concernant les suppressions d'emplois à l'échelle mondiale, qui affirme que les licenciements dans le secteur technologique au Canada sont concentrés principalement dans le secteur des ventes, du marketing et d'autres rôles en contact avec la clientèle, qui représentent 20 % de toutes les coupures. 

« Les ressources humaines et le recrutement sont les départements les plus touchés de manière disproportionnée », poursuit l'article. « À l'autre extrémité du spectre, les services d'ingénierie et informatiques sont les moins susceptibles de subir une réduction des effectifs. » 

Au Canada atlantique, bien que nous ne puissions ignorer le stress des pertes d'emplois et les défis d'autres pressions économiques comme l'inflation et les difficultés affectant la chaîne d'approvisionnement, les indications générales indiquent un marché local vigoureux. 

Les licenciements font les gros titres des journaux dans le secteur de la technologie à l'échelle mondiale, mais ils ne racontent pas toute l'histoire. 

« Les mises à pied ne sont pas assez importantes pour faire basculer le pendule d'un marché véritablement serré », explique Jean Keith, la gestionnaire en Ressources humaines et de la Culture chez Mariner, dont le siège social est à Saint John. Dans les quatre secteurs d'activité de l'entreprise en matière d'innovation, y compris les services de conseil en informatique et stratégiques et la commercialisation de la technologie, le taux d'embauche a connu un essor sans précédent depuis la création de l'entreprise en 2003. 

À tout moment, Mariner a généralement entre 20 et 30 postes vacants pour divers rôles, notamment en gestion de projet, en analyse des activités, en développement de logiciels, en assurance de la qualité, en génie des données, en génie infonuagique, etc. 

Cette accroissement des postes s'accompagne d'une pression accrue pour embaucher rapidement et correctement, déclare David Baxter, le vice-président en marketing de Mariner, reflétant l'urgence d'un soutien à la transformation numérique dans toutes les organisations. 

Parallèlement aux changements provoqués par la pandémie tels que la montée du télétravail et l'augmentation du commerce électronique et des services en ligne, les organisations sont amenées à être de plus en plus agiles dans l'adoption de nouvelles technologies pour rester concurrentielles. 

« Nos clients s'engagent dans des initiatives de transformation numérique d'une manière très différente de ce qu'ils avaient l'habitude de faire », déclare-t-il. Il y avait dans le passé, beaucoup plus de planification pour ce genre de projets. « À présent, c'est à la vitesse du marché, à la vitesse de leur concurrence, à la vitesse de leurs clients. » 

La transformation des industries traditionnelles   

La société Mariner et d'autres entreprises informatiques régionales ne sont pas les seules à rechercher des talents technos. Tous les secteurs, y compris les soins de santé, l'assurance, la vente au détail, le tourisme, la finance, le transport, la logistique et bien d'autres, augmentent également leur main-d'œuvre numérique en réaction à la transformation numérique généralisée que la pandémie a accélérée. 

Les industries traditionnelles qui ont longtemps constitué la base de l'économie en Atlantique n’y font pas exception. 

Chez McCain Foods, la technologie transforme tous les aspects de l'entreprise, du champ à l'usine, en passant par le client. 

« Nous voulons être une organisation numérique, car la technologie touche tous les domaines de notre activité », déclare Kim Thomas, la directrice des ressources humaines et partenaire commercial pour la technologie mondiale. 

Cela comprend l'agriculture numérique pour aider ses producteurs à prendre de meilleures décisions, la croissance numérique de son service des ventes et commercial, qui utilise davantage d'outils comme Salesforce, et la fabrication numérique dans ses usines. Même l'installation d'un nouveau distributeur automatique nécessite une mise en réseau et une assistance informatique, et les employés qui n’occupent pas des postes technologiques doivent quand même avoir une certaine maitrise de la technologie afin de se servir des outils numériques dans leurs fonctions. 

Quoique le début du parcours de transformation numérique de McCain a eu lieu avant la pandémie, Kim affirme que les demandes adressées à sa main-d'œuvre informatique mondiale, qui compte actuellement plus de 330 personnes, ont augmenté. 

« La pandémie a vraiment changé les choses », dit-elle. 

Elle constate une augmentation de la demande pour des rôles technologiques dans leurs usines de fabrication à mesure que de plus en plus de processus sont numérisés. 

« La demande est supérieure à ce que nous pouvons fournir. Nous devons donc trouver des gains d'efficacité dans nos opérations », dit-elle. 

Les données sont un autre domaine de croissance. 

« Il y a des foules de données qui sortent de nos lignes », dit-elle. « Comment pouvons-nous prendre de meilleures décisions en fonction de ces données ? » 

 

Encourager les employeurs technophiles  

 

Kim a récemment joint la première cohorte de Tech Talent Plus, un programme virtuel que TechImpact a lancé au Nouveau-Brunswick en novembre, afin d’aider les entreprises technologiques et non informatiques et le gouvernement à surmonter les défis liés au recrutement de employés techniques hautement qualifiés. 

« Nous avons lancé Tech Talent Plus en réponse à la demande des diverses entreprises qui demandaient un soutien au recrutement pour des postes technologiques de haut niveau », déclare Cathy Simpson, la PDG de TechImpact. « La situation a bien changé dans le recrutement des employés technologiques depuis la pandémie, en particulier avec la montée du télétravail et de la concurrence mondiale. Nous avons compris qu'il était nécessaire de fournir des conseils et de l'expertise aux responsables des ressources humaines qui changeaient leur façon de recruter pour évoluer dans les postes techniques. Tech Talent Plus a apporté des connaissances globales aux responsables RH locaux pour les aider avec le recrutement. » 

Bien que la transformation numérique de la société McCain soit relativement mûre et beaucoup plus importante que la plupart des participants, qui proviennent généralement des petites et moyennes entreprises, Tech Talent Plus a été conçu afin que les participants puissent partagent leurs connaissances en matière de recrutement et de rétention des employés technologiques. Le contenu du programme a trouvé écho avec une grande partie de l'expérience de Kim. 

« J'ai compris bon nombre des pratiques et des conseils fournis », dit-elle. « Et j'ai pu partager notre expérience et certaines des choses que nous faisons pour renforcer ce message. » 

Elle a aussi ses propres idées. Elle a constaté que McCain devait accroître sa présence sur les plateformes de médias sociaux, en particulier par rapport aux opportunités numériques. En janvier, ils ont lancé Tech at McCain sur LinkedIn pour attirer des candidats et des candidates à des postes qu'ils ont eu du mal à pourvoir. 

« Nous voulions montrer comment on peut avoir une carrière très passionnante dans l'informatique chez McCain, et que nous étions équipés de systèmes à la fine pointe de la technologie », dit-elle. 

Si vous avez besoin d'aide pour le recrutement en technologie de pointe, communiquez avec nous et nous vous aviserons des possibilités de vous inscrire à la prochaine cohorte Tech Talent Plus.